20/10/2025

12/10/2025
Lettre d’un Palestinien en exil à l’humanité qui n’a pas abdiqué
Je vous écris depuis mon exil —
entre la nostalgie et la honte d’un monde qui regarde ailleurs.
Je n’ai plus de maison, plus de terre, plus de mer,
mais j’ai encore ma langue, mes souvenirs,
et cette rage polie qu’on appelle dignité.
Je vous écris à vous —
ceux qui avez refusé de détourner les yeux,
ceux qui ont donné de leur temps, de leur voix, de leur cœur,
pendant que les puissants donnaient des armes.
Vous avez été l’honneur de l’humanité.
Celle qui ne se vend pas sur les plateaux télé,
ni dans les conseils de sécurité.
Pendant que les diplomates calculaient les équilibres géopolitiques,
vous comptiez les morts.
Pendant que des influenceurs prêchaient la paix avec des filtres dorés,
vous, vous pleuriez sincèrement des inconnus.
Et rien que pour ça : merci.
De mon exil, je regarde ce monde
où la compassion s’use plus vite qu’une batterie de smartphone.
Et pourtant, vous êtes encore là.
Têtus. Indécrottables. Magnifiques.
Vous manifestez sous la pluie,
vous boycottez entre deux factures,
vous répondez aux trolls avec des faits —
ce qui, de nos jours, relève de l’héroïsme.
Ne croyez pas que c’est inutile.
Chaque mot que vous écrivez,
chaque pancarte que vous tenez,
chaque silence que vous refusez —
c’est un caillou dans la chaussure de l’injustice.
Et je vous assure : à force de cailloux,
même l’oppresseur finit par boiter.
Le combat est long, oui.
Mais il dépasse la Palestine.
Il parle de ce système planétaire
qui écrase les faibles, repeint ses crimes en stratégie,
et appelle ça ordre international.
Nous sommes devenus le miroir du monde :
ce qui se passe ici n’est pas un conflit,
c’est un test.
Un test pour savoir combien de temps
l’humanité peut regarder l’horreur sans devenir complice.
Alors tenez bon.
Continuez à déranger, à douter, à aimer à contre-courant.
Ne laissez pas la normalité anesthésier vos consciences.
Parce qu’à la fin, ce combat n’est pas entre Palestiniens et Israéliens,
mais entre ce qu’il reste d’humain en nous
et ce que la puissance aveugle veut nous faire devenir.
Le jour où la Palestine sera libre —
et elle le sera, ne serait-ce que par entêtement —
on vous accueillera à bras ouverts.
On fera une fête que même les étoiles viendront regarder.
On dansera, on rira,
et on racontera aux enfants qu’au milieu du désastre,
des gens, quelque part,
ont refusé d’être indifférents.
Et ce jour-là, peut-être,
on cessera enfin de vous appeler les soutiens de la Palestine
pour vous appeler tout simplement :
les survivants de l’humanité.
Avec tendresse, ironie et poussière dans la gorge,
Un Palestinien en exil, toujours debout.
10/10/2025
Put your soul on your hand and walk est ma réponse en tant que cinéaste, aux massacres en cours des Palestiniens. Un miracle a eu lieu lorsque j’ai rencontré Fatem Hassona. Elle m’a prêté ses yeux pour voir Gaza où elle résistait en documentant la guerre, et moi, je suis devenue un lien entre elle et le reste du monde, depuis sa « prison de Gaza » comme elle le disait. Nous avons maintenu cette ligne de vie pendant plus de 200 jours. Les bouts de pixels et sons que l’on a échangés sont devenu le film que vous voyez. L’assassinat de Fatem le 16 avril 2025 suite à une attaque israélienne sur sa maison en change à jamais le sens.
Sepideh Farsi, réalisatrice.
Emission Les Midis de Culture avec Sepideh Farsi le 19/09 sur France Culture
Critique dans Le Monde, 24/09/2025,
l'AFPS en avait organisé la projection en avant-première avec Le Klub le 19 juin, suivi d'interventions de Pr Raphaël Pitti et du chercheur Dr Thomas Vescovi.
10/10/2025

09/10/2025
https://www.festival-fameck.com/
Le Liban est à nouveau le pays invité de cette 36e édition qui s’ouvre sur un monde en crise, tétanisé par ses guerres et des violences inouïes qui n’en finissent pas, nous laissant désorientés et sans voix.
Plus que jamais, en ces temps troublés, le Festival souhaite proposer un cinéma qui informe et qui nous rassemble autour d’un dialogue citoyen, qui éclaire sur les chamboulements géopolitiques et qui apporte des clés de compréhension.
Il est plus que nécessaire de donner la parole aux artistes pour décrire les réalités, leur vécu et envisager des solutions.
Le cinéma libanais est en tête d’affiche avec une créativité particulièrement féconde, où tous les points de vue, tous les styles sont explorés par les cinéastes. En évoquant l’histoire, le cinéma libanais témoigne de l’exil, de la mémoire, de l’oubli mais aussi de la résilience et de l’espoir.
Le cinéma palestinien, à la fois outil de mémoire et de résistance, occupe une place toute particulière dans la programmation de la 36e édition du Festival avec de nombreux films qui interpellent le spectateur en quête de compréhension, comme autant de témoignages pour l’Histoire.
Les films qui peuvent alimenter notre réflexion sur la Palestine :
03/10/2025

Photo : capture d’écran du live de la Global Sumud Flotilla où le navire Alma se fait arraisonner par l’armée israélienne, 1er octobre 2025
Communiqué de l’AFPS National
Israël n’est pas au dessus du droit international, il devra rendre des comptes pour ce nouvel acte de piraterie
Lire ce communiqué sur le site de l'AFPS
Vers 20 h le 1er octobre, les navires de la marine de guerre israélienne ont attaqué les 43 bateaux de la flottille Global Sumud qui faisaient route vers Gaza pour en dénoncer le blocus et pour exiger la fin du génocide en cours.
Au cours de la nuit, les soldats surarmés se sont emparés d’une vingtaine de vaisseaux et ont capturé les équipages. Ils ont utilisé des canons à eau contre des civils désarmés et non violents.
Cette attaque dans les eaux internationales est un nouvel acte de piraterie commis par Israël, une nouvelle violation du droit maritime et du droit international.
Au moment où nous écrivons, une quinzaine de bateaux de la flottille qui ont réussi à éviter les navires israéliens continuent leur route vers la côte palestinienne. L’un d’eux a atteint les eaux territoriales de Gaza. Gaza où on les attend avec espoir.
Nous dénonçons fermement cette attaque, comme les précédentes au cours du printemps et de l’été. Israël est un État voyou, génocidaire, qui, assuré du soutien des Etats-Unis, bafoue les droits humains les plus élémentaires.
Nous dénonçons aussi l’attitude du gouvernement français qui, contrairement à l’Espagne, n’a rien fait pour protéger la flottille où se trouvent une soixantaine de Français·es. Ils et elles vont sûrement être amené·es de force en Israël et détenu·es. Avec les demandes de libération, le MEAE fait le service minimum et c’est inacceptable.
Nous apportons notre entier soutien aux membres de la flottille ainsi qu’à ceux qui sont encore en mer, les bateaux des Mille Madleen et de la Freedom Flotilla Coalition.
La France doit les protéger de la violence de l’armée israélienne.
Le Bureau National de l’AFPS
Paris le 2 octobre 2025